2- LA TRAVERSEE CHERBOURG – PLYMOUTH

Publié le par laurent

 

 Départ 06H00, il fait nuit, nous traversons la rade de Cherbourg. Fatigués, on se demande ce qu’on fait là ! Mais nous sommes déterminés et nous nous dirigeons vers Aurigny  avec un petit clapot tranquille. Il fait frais mais nous sommes bien protégés avec vestes de quart, salopettes et bonnets. A L’approche de la Hague, le clapot grossit et devient inconfortable. Passés la pointe de la Hague, nous sommes dans un gros clapot de 1m50 avec des vagues arrivant de tous les cotés, on se fait littéralement tabasser pendant environ 10Mn avec la nette impression d’être entré dans une machine à laver. D’un coup, le sondeur m’indique 262 mètres, nous nous arrêtons et constatons, après avoir éteint et rallumé l’appareil, qu’il indique toujours des profondeurs incohérentes. Un coup d’œil rapide à la sonde sur le tableau arrière suffit pour comprendre que son support n’a pas résisté à la violence des vagues et aux réceptions musclées. Heureusement nous nous sommes arrêtés à temps: la sonde n’a pas été arrachée, elle pend au bout de son faisceau. Un collier rislan et la sonde est attachée sur les câbles de direction, nous verrons si nous pouvons réparer sur Plymouth


 
 Caisse à outils bien fournie
Nous poursuivons notre route et assistons à un joli lever de soleil , la mer devient moins hachée et nous reprenons notre vitesse de croisière à 25 nœuds. Plus de 45Mn plus tard, nous arrivons dans les rails de navigation et apercevons quelques gros cargos, nous les voyons de loin et n’avons pas de difficultés majeures pour les croiser car il naviguent seulement à 20 nœuds .
Nous croisons quelques cochonneries de taille qui nous forcent à être encore plus attentifs
   Levez de soleil au large d'Aurigny  
   Traversée du rail de navigation   Fût de 200 litres à la dérive
 
A la sortie du rail, la mer se met à grossir et à moutonner,  rapidement nous retrouvons une grosse houle arrière de 3 à 4 mètres, avec à l’intérieur , un petit clapot inconfortable.

 Nous nous trouvons à 50 Mn des cotes française et 60 Mn de Plymouth 
 : pas le choix il faut assurer. Il faut accélérer franchement pour monter les murs d’eau que nous rattrapons, pour la redescente de l’autre coté, on garde un peu de gaz pour que le bateau puisse aborder la vague prochaine de trois quart ou de face selon les vagues.
2 ou 3 fois mal négociées, nous nous faisons des frayeurs quand nous nous retrouvons dans la descente, parallèle à la houle, et que la coque se met à déraper. Heureusement que la réserve de puissance moteur nous permet en un coup de gaz de réaligner l’ensemble.
Une énorme vague viendra même se fracasser sur la proue, arrachant le feu de navigation avant, que j’ai vu voler au dessus de ma tête.  
Nous nous retournons quelquefois pour regarder le mur d’eau qui déferle derrière nous et on s’aperçoit qu’en bas de la vague, l’horizon disparaît entièrement, on ne voit plus rien que les vagues et le ciel, impressionnant !!! Ce n’est pas ce qui était prévu par la météo !!!!! ! Cela va durer pendant 40 Mn.
6Heures après notre départ nous apercevons enfin les cotes anglaises du coté de SALCOMBE, c’est un grand soulagement (depuis le rail nous n’avions croisé aucun autre navire),nous sommes rassurés, la mer s’est calmée, nous n’avons plus que 1 à  2 mètres de creux.

Nous en profitons pour faire une pause et pour transférer 20 litres d’un jerrican vers le réservoir (nous pouvons finir sans le complément mais je veux pas aller au fond du réservoir)
.

 Nous finissons tranquillement notre route et croisons un joli 3 mats en bois foncé avant l’arrivée à Plymouth.
   La mer moutonne et devient mauvaise

Plus possibilité de faire demi tour


Complément d'essence
 C’est enfin l’arrivée sur Plymouth, quel soulagement , nous découvrons l’entrée de la rade avec bonheur  nous sommes arrivés !!!  
   
 

Nous nous dirigeons alors vers la Marina Queen anne’s battery  où nous faisons le plein (110 L) et prenons une place de port pour la nuit.

3 surprises :

  • Au Habour Office, la météo indiquée n’était pas celle qui était prévue au départ , nous avons traversé avec du force 6, ceci expliquait donc ces murs d’eau.
  • l’essence est à 2,04 € le litre.
  • la place port à 18 £ (environs 27 €), ça, ce n’était pas prévu non plus,

 

J’avais préparé ma navigation avec un litre à 1,80 € et une place au ponton à 9£, le budget va en prendre un coup !

 Force 6 établit, c'est pas ce qui était prévu !!!!!!!!
  Nous sommes fatigués, il est 14H00, nous prenons notre premier repas sur le ponton (Un bon cassoulet au confit d’oie arrosé d’un bon Bordeaux), fiers d’avoir réussi notre traverser   Chateau MAUCAILLOU N°2 pas degueux du tout !
   
  Après le repas nous inspectons les dégâts  et nous nous mettons en quête d’un shipchandlers. Après quelques explorations, nous tombons sur une boutique ‘’YACTH PARTS PLYMOUTH ‘’  qui se mettra en quatre et retournera son magasin pour nous trouver une solution ( Une adresse vraiment a conseiller) : Il nous trouvera finalement un feu approchant que nous adapterons avec du chatterton  .Quant au support de sonde, il n’y a en a pas de disponible dans le coin, et de toute façon, il se trouve sous la ligne de flottaison et cela aurait été trop compliqué de le changer
Du stock, accueil chaleureux, à conseiller

Feu de proue arraché par une vague 
  Réparation de fortune au chatterton


Le reste de la journée est consacré à une petite sieste réparatrice
et à la visite des abords de la marina où nous apercevons beaucoup de RIB avec de belles carènes .

 

 
 De retour au bateau, nous entamons l’apéritif , le temps de se poser et de repenser à notre folle traversée. Comme prévu Franck H nous appelle pour nous tenir informé en détail des tendances météo pour le lendemain : 2 à 4 Beaufort avec une petite houle de 0,5 à 1m, génial nous allons pouvoir continuer notre périple. La pluie s’invite à notre apéritif . Nous finissons tranquillement mais nous ne pourront diner au ponton, la pluie s’intensifie  
 Nous prenons notre matériel et trouvons refuge sous une passerelle de la capitainerie, à l’abris de la pluie . Notre campement fait un peu clochard , mais tant pis, et surtout pas le choix. Nous nous installons et préparons notre potée Auvergnate sous le regard amusé de quelques passants.  
 Notre campement de fortune  Potée auvergnate svp !
 Vaisselle  et séchage des gamelles avec les moyens du bord . Nous partons en ville histoire de se balader lorsque nous tombons sous une pluie battante, le premier Pub que nous rencontrons fera l’affaire pour s’abriter et se sécher .

Avant de repartir nous nous sentons obligé de passer la serpillère, une grande marre s’étant formée sous notre table.

La pluie tombe toujours de plus belle, nous sommes fatigués, nous retournons au bateau où nous nous engouffrons sous la tente (montée avant l’apéritif), les vestes de quart à égoutter sur la console et sous le taud de console. Nous passons une superbe nuit, bercée par la pluie et sans aucun bruit à l’extérieur. Réveil programmé à 5H00.

 

 
 






 

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